Une formation de qualité s’adosse et s’articule à une recherche de qualité et inversement une recherche de pointe s’inspire des enjeux contemporains de la formation des jeunes générations. Au-delà des aspects mentionnés ci-dessous, il est important de garder en tête que les formations proposées à l’USPN doivent être en cohérence avec la recherche que nous y faisons.

1/ D’où nous sommes partis

Parmi les points notables, retenons :

  • Le taux d’échec important en 1er cycle ;
  • La disparité d’attractivité en 2ème cycle ;
  • Un taux d’encadrement par des enseignants permanents faible et un taux d’encadrement étudiant par enseignant beaucoup trop important ;
  • Le manque de locaux (en particulier pour les UFR DSPS et SEG) ;
  • Des locaux modulaires vieillissants à Bobigny ;
  • Une mobilité entrante/sortante des étudiants assez réduite ;
  • Un budget des bibliothèques des plus faibles par étudiant en comparaison d’autres universités.

Dans le même temps, le MESR a accéléré le lancement d’appels à projet de plus grande envergure que les années précédentes : projets sur une période de 5 à 10 ans (ExcellenceS et maintenant contrat d’objectifs, de moyens et de performance) avec une demande forte d’afficher une “signature” d’établissement ; projets ciblés sur l’économie d’énergie ou la mise en place de formations à la transition écologique. En parallèle, la réforme des DUT (en 2 ans) en BUT (en 3 ans) s’est faite à marche forcée sans aucun moyen supplémentaire pour notre établissement. La réforme des études de médecine a également entraîné un surcroît considérable de travail. Il convient enfin de rappeler que, légalement, c’est le rectorat qui fixe les capacités d’accueil en 1ère année (licences ou BUT) et l’établissement qui définit les capacités d’accueil en 2nd cycle.

Chacun des points soulignés plus haut devait être traité, améliorer ces conditions de formation est essentiel. Cela peut aussi être un levier vers une meilleure attractivité. L’objectif a donc été de s’atteler à ces problèmes, l’université étant toutefois limitée par sa capacité budgétaire.

2/ Ce que nous avons fait

Nous avons agi sur plusieurs plans, avec

  • La mise en place d’une direction de la formation (2023) : sa mission est de contribuer au rayonnement de l’université, en rendant lisible et attractive l’offre de formation, en répondant à la logique de Formation Tout au Long de la Vie (FTLV) et en accompagnant la réussite des étudiants (mise en œuvre de la politique de formation d’USPN, pilotage et suivi de cette offre, de l’insertion professionnelle, aide au décloisonnement des formations en particulier en terme d’interdisciplinarité, …).
  • La mise en place d’une direction de l’appui à la stratégie et à l’amélioration continue (2022) : cette direction aura été d’une grande aide, en 2022, pour la certification Qualiopi pour les formations en apprentissage. La DASAC est, depuis, en charge de projets permettant une meilleure analyse des formations : mise en place d’indicateurs sur les évolutions des besoins d’enseignement, mise en place d’un système d’information décisionnelle (le SID Sterennes de l’université de Rennes), d’une analyse des coûts de chaque formation (P2CA). Une comptabilité analytique, nécessaire pour rendre compte des dépenses effectives en particulier pour les formations en apprentissage, doit être effective prochainement avec un des centres de formation d’apprentis (CFA) avant d’être généralisée à tous les CFA
  • La mise en place de l’EUR Math-info (2020), de l’EUR Sciences infirmières (2023), de l’IFRF sport santé handicap (2023) pour une meilleure visibilité de notre offre de formation.
  • L’accroissement du potentiel enseignant : mesures d’accompagnement (CDD enseignants, ATER) dans les domaines particulièrement déficitaires (dès 2021), augmentation du nombre d’ESAS (2023, enseignants du secondaire affecté dans le supérieur) et d‘enseignants-chercheurs (2024) par rapport aux années précédentes.
  • L’amélioration des locaux : bâtiment modulaire pour les UFR SEG et DSPS (2024), rénovation des fenêtres et des toits, changement de centrales de traitement d’air (2022-2024) à Saint-Denis et Villetaneuse.
  • L’Alliance d’universités européennes UNINOVIS : projet structurant obtenu en 2024 avec 6 autres universités européennes (Malaga, Tirana, Naples, Tampere, Kaunas, Würzburg-Schweinfurt). L’accent y est mis sur les sciences des données.
  • L’augmentation du budget de la bibliothèque (2022, 2023) même si celui-ci est encore trop faible.
  • La mise en place de chargés de mission 1er cycle (2022) pour un meilleur échange de bonnes pratiques entre composantes : l’analyse a été faite des méthodes employées par les composantes (en particulier sur les pratiques concernant les étudiants en oui-si), pour voir dans quelle mesure et pourquoi cela pourrait permettre une réduction du taux d’échec.
  • Les contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens (CPOM) avec les IUT sont en cours de rédaction et devraient pouvoir être votés avant la fin 2024 avant d’être généralisés aux autres UFR et à l’Institut Galilée.

3/ Là où nous devons agir

L’analyse par le HCERES, en 2024, de notre offre de formation appuie la nécessité de repenser nos formations : l’état des lieux montre en effet un taux d’échec important en premier cycle mais aussi dans certaines formations en second cycle, ainsi que des seconds cycles avec un effectif étudiant très réduit. L’utilisation et le partage des analyses quantitatives et qualitatives (données issues du système d’information décisionnel en cours de déploiement, rapports de l’HCERES) doivent être des éléments de réflexion pour lutter contre l’échec des étudiants et pour améliorer l’attractivité de nos formations.

Notre objectif est de rendre l’université plus attractive, pour le bien et la réussite de nos étudiants.

Une lettre de cadrage a été envoyée aux composantes en juillet 2024 précisant que des actions doivent être entreprises, dès l’année universitaire 2025-2026, a minima pour toutes les formations à taux de réussite inférieur à 20 % ou à nombre d’inscriptions inférieur à 10/an, dès l’année universitaire 2026-2027, a minima pour toutes les formations à taux de réussite entre 20 % et 30 % ou à nombre d’inscriptions inférieur à 20/an. Ces actions peuvent être de nature très diverse. Sans exclusivité, citons :

  • le passage à l’approche par compétences (en incluant engagement, culture générale, ouverture interdisciplinaire),
  • la remédiation (par le tutorat ou autres mécanismes),
  • la réorientation précoce (une convention avec le CNAM va permettre d’expérimenter un tel mécanisme),
  • la transformation de formations (co-accréditation, fusion, suppression, voire transformation en licence sélective).

Il est en effet nécessaire d’arriver à une offre satisfaisante en termes de réussite des étudiants mais aussi de conditions d’enseignement. Les choix à effectuer doivent être collectivement partagés en trouvant un équilibre entre renouvellement/ambition/innovation de nos formations, en s’appuyant sur l’atout que constitue le triptyque thématique science-santé-société pour notre université.

D’autres actions doivent être entreprises :

  • Rencontres thématiques par groupes disciplinaires et interdisciplinaires pour une présentation complète et cohérente des offres de de formation en 1er/2ème cycle (avec une attention particulière au 2ème cycle) avec une meilleure lisibilité et une meilleure visibilité des orientations/réorientations possibles pour les étudiants.
  • Assouplissement du mode de répartition des services des enseignants et enseignants-chercheurs pour améliorer les possibilités d’enseignement sur les différents cycles.
  • Développement de collaborations avec les universités de l’alliance européenne pour la mise en place de co-diplômes, de mobilités entrantes/sortantes, de micro-certifications.

Parmi les autres sujets que l’université doit aborder, citons :

  • La mise en place de formations continues courtes certifiantes n’a pu être faite : c’est pourtant un des enjeux à venir.
  • La création d’un CFA interne n’a pas été faite : c’est un sujet qui nécessite une analyse en amont, au vu, en particulier, des compétences particulières que cela nécessite.
  • Un suivi plus systématique des liens avec les CFA externes a commencé en 2024. Il manquait en effet une approche globale, jusqu’à présent, chaque UFR ou institut discutait en effet séparément avec les CFA.

Catégories : Projet