Ces derniers temps, les questions financières ont fait l’objet d’échanges au sein de notre établissement. Certains en ont fait un sujet d’inquiétude, je souhaite donc vous présenter les choses telles qu’elles sont.

Depuis la crise du Covid, l’USPN, comme toutes les autres universités, a connu une période d’augmentation de ses dépenses liée à l’augmentation des tarifs des fluides (électricité, gaz, eau, etc.) mais aussi des travaux. Au cours de cette période, des revalorisations salariales décidées au niveau national ont été mises en place comme les mesures « Guérini » ou celles issues de la LPR (loi de la programmation de la recherche de 2020). Si l’État a revalorisé la subvention attribuée aux établissements depuis quatre ans, le compte n’y est pas et c’est la raison pour laquelle de nombreuses universités ont connu des exercices déficitaires ces dernières années. Le contexte général est celui-ci, vous en avez tous entendu parler, dans la presse notamment. J’ai obtenu cet été auprès de l’ex-ministre de l’ESR Sylvie Retailleau une revalorisation de notre subvention annuelle et j’ai, avec d’autres présidents d’université, écrit à nos députés et sénateurs afin de les alerter sur le projet de loi de finance 2025 présenté par le gouvernement. Fatiha Keloua Hachi, présidente de la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’assemblée nationale, et députée de Seine Saint-Denis, a repris nos arguments dans leurs liasses d’amendements votées par la commission.

En ce qui concerne notre université, l’augmentation des dépenses a pesé sur les comptes de l’établissement, sans pour autant amener de déficit en raison de l’approche budgétaire prudente que j’ai souhaité avoir au cours de mon mandat, ne sachant que trop, pour les avoir vécues par le passé comme certains d’entre vous, les conséquences que peuvent avoir les déficits budgétaires.

J’en viens maintenant à la situation actuelle de l’USPN. L’établissement porte plusieurs projets immobiliers majeurs : la construction des bâtiments Mathstic (1 et 2) et la Maison des étudiants sur le campus de Villetaneuse et la réhabilitation du bâtiment Illustration à Bobigny. Le financement de ces projets est pris en charge à 100 % par l’État et la région Ile-de-France. Si ces projets ne coûtent pas à l’université, leur pré-financement s’effectue sur sa trésorerie ; il est ensuite remboursé par l’État et la région. Cette année, l’université a avancé plus de 12 millions d’euros permettant à notre établissement de développer ses activités d’enseignement et de recherche dans de nouvelles infrastructures, renforçant ainsi notre attractivité et notre image.

Par ailleurs, j’ai confié à la direction du patrimoine ces deux dernières années un programme de travaux important sur tous nos campus, qui accueillent des bâtiments qui ont été construits il y a plus de 50 ans : étanchéité et sécurisation des toits, rénovation de nombreux locaux et de sanitaires, changement progressif des ascenseurs, création d’un bâtiment modulaire, installation d’une soute chimique, etc. Ces travaux étaient attendus et demandés par de nombreux personnels et il était important qu’ils soient réalisés. Si une partie de ces travaux ont été financés par des subventions, 3,5 millions d’euros attribués à l’établissement en 2024, une majorité d’entre eux ont été financés sur les réserves de l’établissement (constituées de crédits qui étaient dévolus à des travaux … qui n’ont pas pu être réalisés par le passé). Des travaux doivent encore être menés à bien dans les années à venir.

De plus, il devenait nécessaire de réévaluer les primes dont bénéficient les BIATSS. Cela a été fait pour les fonctionnaires. Cela a en partie été fait pour les contractuels mais un travail similaire doit être fait pour les personnels contractuels de notre université.

Enfin, je citerai un point important, la nécessité pour un établissement de s’assurer que les ressources propres générées par ses activités soient facturées et encaissées. Comme pour de nombreuses universités, ce n’était pas toujours le cas au sein de notre établissement. Les ressources propres générées par les activités de formation et de recherche, plus de 20 millions d’euros par an pour notre établissement, sont complexes à traiter et n’étaient pas toujours traitées correctement par le passé. Ainsi, les recettes non titrées en 2023 ont pesé pour plus de 4 millions d’euros sur le résultat de l’exercice (seul exercice déficitaire récent à l’USPN). J’ai œuvré afin de trouver une organisation permettant de venir à bout de cette difficulté : la création de la DAF, de la DR et de la DF en 2022, la montée en puissance de ces directions et un programme de travail volontariste mis en place en 2024, piloté par le DGS arrivé en début d’année et associant tous les gestionnaires financiers de l’établissement, permettent aujourd’hui à l’université de résoudre cette difficulté. 

Ainsi, un volume important de recettes est traité aujourd’hui : 40 millions d’euros en 2024 contre 12,5 millions d’euros en 2023. Des titres de recettes ont par exemple été émis ces dernières semaines qui concernaient les exercices 2012, 2013, 2017 et 2018. C’est très positif et encourageant pour 2024 mais aussi et surtout pour les années à venir.

Pour conclure, la situation financière de l’établissement a été impactée ces dernières années par des retards et des difficultés de gestion, notamment la non-facturation des recettes. Cette situation est sur le point d’être résolu, je remercie les équipes travaillant à ces régularisations pour le travail important effectué. Nous avons un programme de travaux important financé par nos réserves, mais également des projets immobiliers qui nous ont été intégralement financés. Pour autant, la situation reste saine.

La vigilance doit toutefois être de mise pour 2025 : si nous ne connaissons à ce jour pas le niveau de la subvention attribuée à l’établissement pour le prochain exercice, nous sommes certains d’une chose : pour nous comme pour toutes les universités françaises, trois priorités sont à considérer au plus haut titre : développer les ressources propres de l’établissement ; veiller au niveau de nos dépenses ; améliorer la gestion financière en poursuivant les efforts entrepris ces dernières années, notamment en 2024.

Catégories : Projet

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