1/ D’où nous sommes partis  

Notre projet conçu en 2020 rappelait : «  Le sport et la culture sont deux éléments indissociables des campus. Il s’agit là d’éléments importants dans notre objectif de favoriser les études mais aussi un collectif étudiants-personnels qui y trouveront un complément indispensable au bien vivre. Si notre université peut à juste titre s’enorgueillir d’être la première université d’Île-de-France dans le domaine du sport, ce n’est pas un hasard ! Le DAPS a, de ce point de vue, une action formidable qu’il convient de pérenniser. Enfin, le service culturel a trop longtemps été délaissé : les infrastructures ne sont plus guère utilisables, et on constate tous l’absence de moyens pour mettre en œuvre les projets culturels. 

Plus personne ne doute encore raisonnablement de la responsabilité des activités humaines dans le réchauffement climatique et ses conséquences probables. Il est de notre responsabilité d’inventer de nouvelles manières de produire, de consommer, d’autant qu’une université est une structure importante dont le fonctionnement est loin d’être neutre. Elle doit être responsable à plus d’un titre. En effet, intervenant dans le champ éducatif, elle se doit d’être exemplaire. »

La réhabilitation des campus est urgente tant nombre de nos locaux et nos bâtiments sont vétustes, voire non-conformes aux règles de sécurité et à l’accueil des personnes porteuses de handicaps. » 

2/ Nos choix 

Avec la nomination d’un chargé de mission DDRS, la création d’une direction de la vie universitaire, le projet consistait à poursuivre de soutenir le DAPS tout en développant le soutien à d’autres types d’activités et l’amélioration sensible de nos campus, en œuvrant pour l’indispensable transition écologique.

3/ Ce que nous avons fait ou en cours de réalisation et pour quel résultat  

Afin de mener à bien les actions nécessaires :

  • A été mise en place une direction de la vie universitaire, en renforçant les effectifs ;
  • A été nommé un chargé de mission développement durable et responsabilité sociétale ;
  • A été augmenté l’effectif de la direction du patrimoine.

La vie de campus

La CVEC est un outil budgétaire important (1,4M€) pour la vie étudiante. Nous avons mis en œuvre dès 2022 une pré-répartition du budget sur les grands postes : aide sociale, culture, sport, vie étudiante, santé, associations.

La mise en place de la direction de la vie universitaire (DVU, en 2023) a permis de mieux organiser les actions pour une meilleure vie de campus, mieux y associer toutes les associations étudiantes présentes. La DVU est ainsi un point d’entrée pour toutes les opérations internes comme pour les réponses à donner pour les appels à projet.

Au regard du projet de 2020 :

  • Redonner un budget à la hauteur des ambitions du service culturel, réhabiliter d’urgence la Chaufferie : le budget, sans doute encore insuffisant, a été augmenté, les travaux de réhabilitation de la Chaufferie ont été réalisés.
  • Rétablir une directrice du département (et non service) culturel : Tout comme d’autres entités de l’USPN, les liens extra-USPN supposent une identification claire des périmètres de décision. Le choix a été fait d’intégrer sport et culture à la DVU sous formes de pôles, cela permet une meilleure cohérence et complémentarité des actions menées.
  • Soutenir les projets du DAPS, en particulier pour les séjours, et établir un contrat objectifs-moyens sur 5 ans pour le DAPS à l’instar de ce qui devrait exister pour les autres Instituts et UFR : les moyens pour le DAPS ont été largement conservés et “sanctuarisés” à travers la répartition de la CVEC.
  • Mettre en place un comité pour les prochains Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 : 4 chargés de mission ont été nommés permettant une meilleure articulation avec le département, le rectorat ou bien encore les fédérations sportives. Force est de constater que l’implication des universités dans les JOP a été très faible et marginale, malgré la volonté des universités comme du Rectorat.
  • Concernant les usagers, la restauration, tant des étudiants que des personnels, doit viser une alimentation saine et équilibrée pour tous et toutes : le CROUS a rénové les locaux à Bobigny et Villetaneuse, l’université repense totalement son cahier des charges pour la restauration administrative avec l’objectif d’une meilleure offre dès la fin 2024 gérée par le CROUS.

Le patrimoine

La gestion du patrimoine, tant en termes d’économie d’énergie qu’en termes d’aménagements durables et éco- responsables est le chantier le plus visible et la porte d’entrée de la concrétisation d’un futur possible et désirable. De ce point de vue, la direction du patrimoine a fait un effort remarquable pour améliorer la situation.

  • Obtenir des crédits nécessaires pour terminer les réhabilitations en cours : d’une part, des crédits supplémentaires ont été débloqués par le MESR, d’autre part, les résultats positifs des AAP du ministère permettent de renforcer les mesures de réhabilitation et de réduction de dépenses énergétiques.
  • Dans tous les travaux engagés à l’université, en particulier ceux de rénovation, les appels d’offre devront tous avoir des critères environnementaux ambitieux : le chargé de mission développement durable et responsabilité sociétale (nommé en 2022) fait systématiquement partie de toutes les réunions établissant les cahiers de charge (à la direction des affaires juridiques). Il est de plus en contact permanent avec la direction du patrimoine. Un budget dédié est demandé à la DGESIP à l’occasion du COMP (contrat d’objectifs, de moyens et de performance).
  • Le point le plus critique dans l’exploitation est le chauffage central du campus de Villetaneuse : L’université, dès 2021, a immédiatement accepté d’être associée à la ville de Villetaneuse pour que le campus soit raccordé à la géothermie : ce raccordement sera opérationnel en 2025. De plus, les chaudières ont été remplacées et des opérations de travaux et d’isolation ont été menées sur tous les campus (fenêtres, portes, centrale de traitement d’air, …).

4/ Ce qui doit être fait, ce qui est encore en chantier 

  • Amplifier sport et culture pour tous : toutes les formations (en particulier en 1er cycle) n’intègrent pas toujours du sport. Il est indéniable qu’un effort est à faire sur ce plan.  
  • Obtenir des crédits nécessaires pour terminer les réhabilitations en cours : d’une part, des crédits supplémentaires ont été débloqués par le MESR, d’autre part, les résultats positifs des AAP du ministère permettent de renforcer les mesures de réhabilitation et de réduction de dépenses énergétiques. 
  • L’université reste surtout une grande consommatrice d’énergie électrique (équipements, éclairage), de papier et d’eau. Leur réduction nécessite un débat plus approfondi. Enfin, il faut rendre systématique la pratique du recyclage pour toutes nos consommations courantes : ce point reste, malheureusement, totalement d’actualité. Il nous faut repenser le tri des déchets et continuer à mener des actions afin de réduire la consommation d’énergie. 
  • Remettre aux normes de sécurité tous les bâtiments : la vétusté de la plupart des bâtiments ne permet pas une mise aux normes totale immédiate. Cependant, tous les travaux urgents de mise aux normes sont faits ou lancés (sorbonnes, soutes à produits chimiques par exemple) 
  • Rendre accessibles à tous et toutes les locaux : le schéma directeur handicap voté par le CA en 2019 n’était guère réaliste, un nouveau schéma directeur handicap doit être défini pour le 1er semestre 2025.  
  • Définir un plan permettant la suppression des Algeco : la suppression des bâtiments modulaires ne peut se concevoir sans un nouveau CPER. C’est pourquoi l’université a lancé le chantier pour un Schéma Pluriannuel Pour la Stratégie Immobilière (SPSI) ambitieux sur l’ensemble de ses campus. 
  • Réhabiliter les locaux, et en priorité les salles de cours, les amphis et les sanitaires : les réhabilitations se font au fur et à mesure, quel que soit le campus concerné. 
  • Mettre en œuvre un plan pour le désamiantage: le désamiantage des locaux s’effectue au fur et à mesure des travaux, cela nécessite une vigilance particulière et un budget plus important que des travaux ordinaires. Les désamiantages permettent toutefois d’envisager plus sereinement les prochaines années. 
  • Aménager les espaces verts et soutenir les projets étudiants autour de ce thème : les projets étudiants ont été soutenus en ce qui concerne l’installation de ruches par exemple. D’autres projets étudiants sont à l’étude (compost et serres). L’aménagement de la friche de Saint-Leu est l’objet de discussions difficiles avec Plaine Commune. 
  • Définition d’une stratégie d’établissement sur les usages de l’immobilier (gestion des salles de TD et TP, des amphis): Le schéma pluriannuel de la stratégie immobilière (SPSI) sera un moyen de définir précisément cette question d’usages. Le SPSI actuel (2019-2024) définissait les orientations générales mises en œuvre par des financements principalement liés au CPER. Ces opérations seront finalisées entre 2025 et 2027 (travaux à l’Illustration, maison des étudiants, bâtiment MathSTIC). Ces opérations ont été complétées par des opérations de rénovations sur tous les sites pour plus de 6 M€. Le prochain SPSI doit être défini pour 2025. Plus concret et ambitieux que le SPSI actuel, celui-ci doit aussi définir une stratégie immobilière globale pour l’avenir (positionnement des sites, extensions, …). La réflexion, collective, passe d’abord par une analyse avantages/inconvénients des choix stratégiques, avec l’ensemble des composantes. 
  • Facilitation des modes de déplacement actifs avec la mise en place d’une indemnité kilométrique : l’indemnité “mobilités douces” a été mise en place (mesure gouvernementale). Des bornes pour recharge des vélos et autos électriques sont à l’étude. 
  • Navettes collectives inter-campus : la mesure n’a pu aboutir malgré une réflexion sur ce sujet. 
  • Rationalisation et réhabilitation des espaces pour augmenter le nombre de places de parking, la construction de parkings à vélos sécurisés, la mise en place de douches : des parkings à vélos ont été installés, cela reste néanmoins notoirement insuffisant. Là encore, le SPSI devra définir le plan d’actions pour les années à venir. 
  • Amélioration de la signalétique : ce sujet doit faire l’objet d’un prochain projet pour le site de Villetaneuse. 


4/ Parce qu’il faut aller plus loin

La création d’une direction adjointe à la transition écologique sera un tournant majeur dans l’organisation de l’université car elle devra être transverse à toutes les directions. La relation systémique entre les enjeux environnementaux et l’organisation sociale de l’université doit aujourd’hui s’articuler en bonne intelligence. Cette direction sera prioritairement de formation et de conseil avant d’être si besoin une autorité hiérarchique. Les enjeux environnementaux ne peuvent plus être relégués à un « ministère » isolé sans moyen de formation, de conseil ou de coercition.  

L’enseignement supérieur forme essentiellement les étudiants à des spécialités disciplinaires. L’évolution accélérée des besoins sociétaux en matière de transition écologique va encore s’accentuer dans les années à venir. Aujourd’hui, grâce aux enseignements du secondaire, nos étudiants connaissent en partie les enjeux environnementaux. Il s’agit dans le supérieur de leur donner les moyens de saisir scientifiquement les ressorts en question (directive ministérielle transition écologique pour un développement soutenable, TEDS) mais surtout de leur donner les outils méthodologiques de leurs implications professionnelles. Les formations doivent intégrer les notions systémiques associées aux disciplines enseignées (analyse de cycle de vie, droits du vivant, sobriété énergétique, enjeux sociaux, etc…). Toutes les formations devront incorporer la transition écologique comme canevas d’enseignement car toutes les activités humaines ont une empreinte écologique à considérer.  

L’évolution continue pour un “campus vert » reste d’ampleur et passera par l’engagement de chacun : toutes les idées seront écoutées, débattues et leurs mises en place seront facilitées. La majorité des aménagements d’agréments, de convivialités et d’efficacités relève principalement de questions d’organisation internes (co-voiturage, déjeuner équilibré, salles et amphithéâtres fonctionnels, campus arboré, fontaines à eau, accueil des étudiants et personnels, etc…). Les travaux d’ampleur d’isolation et de sobriété énergétique doivent être encadrés par des professionnels mais peuvent aussi être accompagnés au long cours par nos étudiants spécialisés. Une budgétisation planifiée fera l’objet de choix stratégiques. 

Depuis toujours, les universités doivent s’insérer au mieux dans les territoires et cela est plus vrai que jamais dans le cadre d’une sobriété énergétique et de formation de masse à de nouveaux enjeux. Des échanges, soutiens et collaborations avec les communes voisines, le département et la région sont indispensables pour faire émerger des chantiers d’ampleur (formation permanente des collectivités, bassin local de recrutement des étudiants qui va s’accentuer, etc…).  

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